Cet orgue est l’un des plus beaux témoins conservés de la facture Luce. Le matériel est de très belle qualité.

C’est un bufet à la française, à deux corps, en chêne, assez sobre, mais qui ne manque pas d’allure. Au G.O., 4 tourelles encadrent 3 plates-faces. Le positif dorsal comporte 3 tourelles et 2 plates-faces. La tourelle centrale est surmontée d’une statue.

En fenêtre. Elle comporte 2 claviers manuels de 54 notes, d’origine, et un pédalier de 13 marches courtes. Aujourd’hui, ce pédalier fonctionne en tirasse permanente sur le G.O. Le pédalier de Luce était conçu pour actionner un ravalement qui commençait au fa 0, dont on retrouve la trace sur les sommiers, ravalement mentionné dans le dictionnaire des facteurs d’orgue de Guédon. Tirants de registres disposés de part et d’autre des claviers en colonnes, porcelaines blanches. L’accouplement des claviers est à masselottes. Des cuillères d’appel et retrait d’anches existent, mais ne fonctionnent plus.

A gravures et registres.

Au G.O., grand sommier diatonique, comportant 12 chapes allant toutes jusqu’au ravalement au fa.

Au positif, sommier chromatique à ravalement de huit chap dont une est vide.

Mécanique.

Mécanique.

Une pompe à bras ou un ventilateur électrique alimentent \ réservoir à 2 plis parallèles, d’origine, situé sur le côté droit grand buffet.

(descriptif de 1991, avant la restauration de J.F. Muno)

L’essentiel de la tuyauterie d’origine est conservé. Il s’agit d’une très belle facture: tuyaux de métal en étoffe et étain, tuyaux de bois en chêne. Les tuyaux ouverts sont coupés au ton, certains sont entaillés ou pavillonnés. On note la présence de fines dentures sur les biseaux. Les lèvres supérieures sor arrondies. La manière dont les calottes mobiles sont coupées rend leur provenance suspecte. Les anches sont conçues selon la tradition de la fin du XVIIIè siècle. Toute la tuyauterie, d’ailleurs, rappelle cette période de la facture française. Les pieds et les noyaux de la basse de cromorne sont anciens. Le ravalement au fa a été supprimé: mais les tuyaux graves de bourdon inutilisés sont conservés derrière l’orgue.

Une chape du G.O. est vide. Tout permet de penser qu’il s’agissait d’une deuxième trompette.

Parmi les modifications qui s’écartent des origines Luce, on peut citer:

• rediapasonnage et réharmonisation lors de la suppression ravalement;

• accords par entailles;

• modification des dents (on distingue deux types de dents, dents fines de Luce, et dents plus accentuées ultérieures);

• provenance des calottes mobiles;

• salicional modifié, les basses utilisent des tuyaux de l’ancii ravalement;

• basses de cromorne non d’origine;

• dessus de trompette et clairon peut-être antérieurs à 1845