Instrument composé d'un buffet construit par Jean-Baptiste et Robert Clicquot de 1701 à 1703 et d'une partie instrumentale complètement renouvelée par Merklin de 1880 à 1882. L'instrument fut par la suite modifié en 1955 par Gutschenritter qui oriente la palette sonore vers une esthétique néo-classique. Les derniers travaux (2000 à 2004) ont permis de retrouver l'état Merklin. Outre les offices, l'instrument est utilisé lors de concerts réguliers, notamment l'été.     

Buffet classique en chêne composé d'un grand corps et d'un positif de dos. Il a été offert par Louis XIV à la cathédrale et réalisé par Robert et Jean-Baptiste Clicquot de 1702 à 1703. D'une profondeur originelle de 1,60m le buffet a été éventré (fond et les deux côtés au niveau de la façade) lors des travaux de Joseph Merklin en 1880-82 pour loger une nouvelle partie instrumentale. Depuis cette époque également, le buffet n'est plus auto-porteur et se trouve doublée par une solide charpente en sapin. Le grand corps comporte cinq tourelles semi-circulaires comprenant 5 tuyaux chacune ; la plus grande étant au centre. Ces tourelles sont séparées par quatre plates-faces constituées de 7 tuyaux chacune. La façade du buffet de Positif de dos comprend trois tourelles de 7 tuyaux chacune ; la plus grande étant au centre, ainsi que deux plates-faces de 11 tuyaux chacune. Le meuble du Positif est vide de toute partie instrumentale. Les deux façades sont muettes depuis la reconstruction de l'orgue par Merklin.   

Console indépendante et retournée de Joseph Merklin. Elle est réalisée en chêne et se situe derrière le buffet vide de Positif de dos. La console peut se fermer au moyen d'un couvercle rabattable équipé de deux rails pour y insérer le pupitre.

Trois claviers de 56 touches chacun réalisés en chêne. Les naturelles sont plaquées d'ivoire et les feintes sont en ébène. Les frontons des touches sont également plaqués d'ivoire. Ils sont droits pour le premier clavier, biseautés pour le deuxième et le troisième. Joues de claviers réalisées en palissandre. Enfoncements GO : 12mm ; Pos et Rec : 11mm.

Les tirants de registres sont disposés en gradin sur quatre niveaux de part et d'autre des claviers. Tirants en bois rond avec pommeaux chantournés en noyer portant pour chacun une porcelaine bombée, gravée au nom du registre. Courses comprises entre 60 et 70mm. 

Pédalier droit à l'allemande de 30 notes réalisé en chêne. Les feintes sont plaquées de palissandre. Enfoncement Ped : 18 à 20mm. Cuillères d'accessoires disposés au dessus du pédalier. Deux reposes pieds en fer. 

Tous les sommiers sont de la même conception. Ils sont de Joseph Merklin et datent de la reconstruction de la partie instrumentale de 1880 à 1882. Ils ont été restaurés en 2000-2004. Sommiers en chêne, de facture traditionnelle à gravures et registres coulissants. Ils sont tous placés au même niveau, c'est-à-dire au premier étage de l'instrument, à la base des tuyaux de façade.

Au Grand Orgue, un sommier de 56 notes divisé en deux demi-sommiers de 28 notes chacun (Ut et Ut #). Ils sont placés parallèlement à la façade. Disposition des tuyaux en mitre. Double laye, avec laye des fonds à l'avant (accès par l'extérieur du buffet, après ouverture des frises du bandeau sous les plates-faces et les tourelles) et laye des anches à l'arrière. Deux tampons par laye avec face externe bombée, fermée par des barrettes en fer. La table est recouverte de papier blanc. Soupapes en sapin à tête arrondie recouverte d'une couche de peau épaisse. Soupapes sur pointes-guides : deux à l'avant, une à l'arrière. Ressorts double boucle et esses en laiton. Boursettes en peau avec osier. Table croisée garnie de peau. Chapes vissées, en une seule pièce. Faux sommiers en platane avec pieds octogonaux.

Au Positif, un sommier de 56 notes d'un seul bloc disposé perpendiculairement au buffet. Disposition chromatique avec basses vers l'arrière du buffet. Une seule laye.

Le sommier de Récit est placé dans la boite expressive avec jalousies sur trois faces, perpendiculairement au buffet. Sommier chromatique de 56 notes avec basses vers l'arrière du buffet. Sommier à double laye avec laye de fonds d'un côté ; laye des anches de l'autre.

A la Pédale, un sommier diatonique de 30 notes divisé en deux demi-sommiers de 15 notes chacun (Ut et Ut #). Ils sont placés perpendiculairement à la façade, à chaque extrémité. Tampons par laye divisé en trois parties.

Mécanique. Machine barker

Mécanique.

Tempérament égal.

440 Hz à 19°C

Un ventilateur électrique alimente en air deux grands réservoirs situés dans le soubassement de l'instrument, devant le vitrail occidental. Un premier réservoir à deux plis alternés (4m long. x 1,92m prof.) alimente via deux lanternes à quatre plis un second réservoir (3m long. x 1,92m prof.) situé au dessus du premier.

Sous le sommier de Grand Orgue, un petit réservoir auxiliaire (1m long. x 0,80m prof.).

Pression assurée par des briques de fer.

La Machine Barker est alimentée directement par le ventilateur.

Le système de pompes à pieds, quatre situées deux par deux sous le premier grand réservoir, est toujours en place.

Les tuyaux de façade du Grand Buffet et du Positif de dos sont de Jean-Baptiste et Robert Clicquot. Ils remontent à la construction de l'instrument, de 1701 à 1703. A part un tuyau, ils sont tous muets. Il n'y a pas d'autre tuyau antérieur à la reconstruction de l'orgue de Merklin. 

La grande majorité de la tuyauterie date de la reconstruction de la partie instrumentale par Merklin (1880-1882).