Grand-orgue de Nicolas Dupont construit en 1763, entièrement reconstruit par Aristide Cavaillé-Coll en 1861.

Modifié par Haerpfer-Erman en 1965, l'instrument est exceptionnel par son buffet, sa taille et sa composition sonore inédite (22 jeux d'anches, 15 jeux de pédale...).

L'instrument est démonté depuis janvier 2022 en vue de sa restauration par B. Cattiaux, O. Chevron, J.C. Guerrier et M. Jurine.

Joyau de l'ébénisterie du 18è siècle, ce buffet concave de style rocaille, dessiné par Jean-Nicolas Jennesson et sculpté par Joseph-François Brèche et Athanase Lacour, occupe toute la largeur de la tribune.

Semblable au buffet construit par Dupont à la cathédrale de Toul, dont il reprendra plus tard le plan à la cathédrale de Verdun, celui-ci mesure 14 mètres de large sur 16 mètres de haut.

Le grand buffet est constitué de 7 tourelles, dont les deux plus grandes, surmontées d'un médaillon présentant les armes du chapitre et les attributs de l'Annonciation, encadrent une tourelle centrale trilobée. Le positif est constitué de 5 tourelles, la plus haute étant au centre.

L'intégralité de la façade est encore de Dupont et le buffet n'a subi aucune transformation, si ce n'est l'ajout de la boîte expressive par Cavaillé-Coll, qui cache désormais la fenêtre centrale.

La console actuelle est celle de Cavaillé-Coll, placée en fenêtre au centre du grand buffet.

Les tirants, de section ronde et munis de porcelaines de couleur, sont disposés verticalement de part et d'autre des claviers.

Les accouplements, tirasses et appels d'anches sont actionnés par pédales à accrocher situées au-dessus du pédalier et sont indiqués par des étiquettes de couleur placées sous verre.

L'expression du récit se fait par une pédale à bascule située à l'extrême-droite de la console, remplaçant une cuillère à crans.

Le célèbre cartouche de Cavaillé-Coll, en palissandre incrusté de cuivre, placé au-dessus du 4ème clavier indique : A. Cavaillé-Coll et Cie à Paris.

Le banc est en chêne, à dossier.

Les sommiers sont disposés ainsi :

• deux sommiers à gravures, diatoniques, pour le positif ; basses aux extrémités, sauf C1-F1 au centre
  
• trois sommiers à gravures pour le grand-orgue et la bombarde, placés au centre du grand buffet
• un sommier à gravures, chromatique, pour le récit, placé perpendiculairement à la façade avec basses à l'arrière
• deux sommiers à gravures, diatoniques, pour les jeux de pédale de Dupont, placés aux extrémités du buffet, derrière la façade
• deux sommiers à gravures, diatoniques, pour les jeux de pédale de Cavaillé-Coll, placés aux extrémités du buffet, à l'arrière
• un sommier pour la Contrebombarde 32 et la Bombarde 16 en bois, diatonique avec basses au centre, placé à l'arrière de l'orgue, contre le mur du fond et occupant toute la largeur de la nef
  
• un sommier pour la Soubasse 32, identique au précédent et placé plus haut, sur la corniche
  

Mécanique Barker. L'ensemble de la transmission des notes est de Cavaillé-Coll, avec machine Barker à pistons.

Mécanique. L'ensemble du tirage de jeux est de Cavaillé-Coll, avec rouleaux en fer.

Égal

La = 435 Hz à 15°

L'instrument est alimenté par quatre réservoirs à deux plis compensés, de Cavaillé-Coll ; ils sont groupés par deux, superposés et placés dans le soubassement, de part et d'autre de la mécanique de console et de la machine Barker. Les réservoirs inférieurs fournissent le vent fort et les réservoirs supérieurs la pression faible.

Deux réservoirs à charge flottante, de Haerpfer, placés à l'intérieur des grandes tourelles, alimentent le positif ; ils remplacent deux réservoirs secondaires de Cavaillé-Coll.

Le descriptif détaillé de la tuyauterie est particulièrement complexe, vu la taille de l'instrument.
Néanmoins, la répartition des tuyaux par facteurs est la suivante :

• Dupont : 24 jeux, bien entendu retravaillés par Cavaillé-Coll et Haerpfer-Erman. Parmi ces jeux, les principaux et bourdons du grand-orgue et du positif, les flûtes de pédale, la plupart des anches de bombarde et du positif, la Bombarde en métal et la Trompette de pédale
  
• Vautrin : le Hautbois du positif et le Cromorne de bombarde
• Frères Claude : le Clairon de pédale
  
• Cavaillé-Coll : 21 jeux, dont certains remaniés. Parmi ceux-ci, tous les jeux du récit (à l'exception du Principal 8), la Flûte harmonique du grand-orgue, le piccolo du positif, la 1ère Trompette de bombarde, certains fonds et les anches 32 et 16 (en bois) de pédale
• Haerpfer-Erman : 17 jeux, principalement aigus comme l'ensemble des mixtures, le cornet et les mutations du positif, le Principal 8 du récit ou les principaux de Bombarde (en partie en cuivre).