Instrument construit par Fr.-H. Clicquot de 1776 à 1781 dans un buffet de J.-Fr. Chalgrin. En 1862, la partie instrumentale est reconstruite par A. Cavaillé-Coll qui signe l'un de ses meilleurs opus. Cet orgue, célèbre dans le monde entier, a été illustré par des titulaires prestigieux comme Lefébure-Wély, Widor, Dupré, Grunenwald et Daniel Roth, titulaire émérite. Cet instrument sert lors des différents offices, ainsi que lors des nombreux concerts organisés tout au long de l'année.

Buffet monumental à deux corps construit entre 1776 et 1779 par le maître-menuisier Jadot et le sculpteur Duret, sur les plans de l’architecte Jean-François Chalgrin. L’ensemble est réalisé en chêne, dans un style néo-classique, Louis XVI, avec un vocabulaire ornemental fortement inspiré de l’antiquité gréco-latine.

Le grand corps de buffet se caractérise par son aspect massif et sa forme en hémicycle, de forme concave. Le soubassement ne comporte aucun ornement et le bandeau qui le surmonte est simplement mouluré. Les deux parties extrêmes, parallèles à la tribune, sont chacune ornées d’une grande plate-face parallélépipédique de 11 tuyaux chanoines dont la partie supérieure est masquée par un cul de lampe soutenant un groupe statuaire (cf ci-après). Ce culot semi-circulaire est orné d’un décors de feuillage disposés en palmettes et se termine par une gigantesque pomme de pin.

L’étage de la façade rompt avec le traditionnel ordonnancement tourelles / plate-faces. Elle se compose de huit colonnes d’ordre corinthien à fût cannelés, délimitant sept entrecolonnements ; les deux extrêmes étant parallèles à la tribune, les cinq autres en hémicycle. Chacun de ces espaces abritent 4 ; 5 ; 4 ; 6 ; 4 ; 5 et 4  tuyaux. Les 32 tuyaux de la façade appartiennent aux basses de Principal harmonique 16’, Montre 16’ et Montre 8’ du Grand-Orgue. Le devant de chaque ensemble de tuyaux est occupé par une statue juchée sur un piédestal qui masque les pieds, les bouches et le bas des corps des tuyaux. L’entrecolonnement central est ainsi orné d’une représentation du Roi David, assis sur un trône. Ce dernier tient une harpe décorée d’une tête d’ange et de guirlandes de fleurs. De part et d’autre se trouve quatre statues en pied et en ronde-bosse de femmes vêtues et coiffées à l’antique jouant d’un instrument de musique : lyres, trompette et triangle. Les deux entrecolonnements extrêmes, parallèles à la tribune, sont chacun ornés d’un groupe constitué de deux statues en ronde-bosse de femmes, vêtues à l’antique et portant une corne d’abondance.
A hauteur de leurs chapiteaux, les huit colonnes de la façade sont reliées par une frise ornées de sept guirlandes faits de motifs végétaux. Ces huit colonnes supportent un immense entablement cintré d’ordre corinthien qui se compose d’une astragale moulurée, d’une frise décorée de rinceaux de feuillages et de denticules et enfin d’une corniche à modillons. Le toit et plat, surmonté par trois groupes statuaires réalisés en haut-relief. Au centre, deux anges qui jouent de la lyre. De chaque côté, un groupe formé de trois anges musiciens. Enfin, le grand corps de buffet est surplombé en son milieu par la boite expressive du Récit.     
Hauteur du grand corps de buffet : 14m
Largeur du grand corps de buffet : 12m.

Le buffet de positif de dos est disposé en légère saillie de la balustrade de la tribune. Vide de toute partie instrumentale, sa fonction ne sert qu’à masquer la console. Il se compose d’une plate-face centrale de 17 tuyaux chanoines disposés en V . Cette plate-face est encadrée par deux puissants pilastres corinthiens chacun décorés d’une guirlande de feuilles. Ils supportent un entablement surbaissé comportant une frise ornée de glyphes. L’entablement est surmonté d’une horloge soutenue par deux angelots, ajoutée au XIXe siècle. Les deux retours concaves du buffet sont chacun décorés d’un groupe de 7 tuyaux ornés d’une guirlande de fleurs à mi-hauteur. Au dessus de chacun des retours, le toit est plat et couronné par un vase orné de fleurs, le tout sommé par une pomme de pin.  

Console indépendante et retournée d'Aristide Cavaillé-Coll, cachée par le buffet de positif de dos factice.

Elle comporte cinq claviers manuels de 56 touches chacun. De bas en haut : Grand-Chœur, Grand-Orgue, Positif, Récit et Solo. 

Les registres sont disposés en gradins et en hémicycle sur cinq niveaux, de part et d'autres des claviers. Le premier niveau est pour les jeux de la Pédale. Au deuxième niveau se trouve les jeux du Grand-Chœur, le registre du Rossignol, deux registres vides (Tacet) ainsi que les Principaux 16’ et 8’ de la Pédale installés ultérieurement par Pleyel-Cavaillé-Coll. Au troisième niveau, on trouve les jeux du Grand-Orgue ainsi que les registres des dix appels généraux pour les Grand-Orgue/Grand-Chœur, Positif, Récit et Solo (2 appels par plans sonores). Le quatrième niveau est pour les jeux du Solo et du Positif. Enfin au cinquième niveau sont disposés les jeux du Récit, les registres du Trémolo Récit et de la machine à grêle, les jeux du Positif ainsi que la Trompette coudée à forte pression du Solo. 

Les registres ne sont effectivement tirés que lorsque l’appel général du clavier correspondant est sélectionné. Pour les jeux de combinaisons, il est également nécessaire d’abaisser la pédale d’appel correspondante.

Avec les accouplements Récit / Positif et Positif / Grand-Chœur, le Récit est automatiquement accouplé au Grand-Chœur.

Un pédalier à l’allemande de 30 marches.

Au dessus du pédalier, les pédales de combinaisons et la cuiller pour l'expression Récit.      

I et II) Grand-Chœur et Grand-Orgue : -Un sommier de 56 notes pour 26 jeux à gravures et registres coulissants. Sommier de François-Henri Clicquot, modifié par Aristide Cavaillé-Coll (mise en place d’une double laye, notamment). Disposition des tuyaux diatonique en V. Sommier divisé en quatre parties diatoniques séparées par une passerelle d’accord :

-Basses côté Ut, 13 notes de Ut 1 à Ut 3.
-Dessus côté Ut, 15 notes de Ré 3 à Fa#5. 
-Dessus côté Ut #, 15 notes de Ré# 3 à Sol 5.
-Basses côté Ut#, 13 notes de Ut# 1 à Ut# 3.

Sommier disposé au 2ème étage (premier niveau de tuyauterie), à la base des tuyaux de façade. La tuyauterie du Grand-Orgue est disposée devant celle du Grand-Chœur.

III) Positif : -Un sommier de 56 notes pour 20 jeux à gravures et registres coulissants, à double laye. Sommier de Aristide Cavaillé-Coll. Disposition des tuyaux diatonique en V. Sommier divisé en quatre parties diatoniques séparées par une passerelle d’accord :

-Basses côté Ut, 12 notes de Ut 1 à La# 2.
-Dessus côté Ut, 16 notes de Ut 3 à Fa#5.
-Dessus côté Ut #, 16 notes de Ut# 3 à Sol 5.
-Basses côté Ut#, 12 notes de Ut# 1 à Si 2.

Sommier disposé au 4ème étage (deuxième niveau de tuyauterie), à environ mi-hauteur des tuyaux de façade, à l’avant.

IV) Récit : -Un Sommier de 56 notes pour 21 jeux à gravures et registres coulissants, à double laye. Sommier de Aristide Cavaillé-Coll divisé en trois parties : Deux parties latérales diatoniques en V de 12 basses chacune (Ut 1 à Si2), sur moteurs pneumatiques. Au centre, une partie centrale chromatique (Ut 3 à Sol 5) pour les dessus. Ce sommier est installé dans la boite expressive, au 6ème étage au centre (troisième niveau de tuyauterie) et surplombe l’entablement du grand corps de buffet.

V) Solo : -Un sommier de 56 notes pour 20 jeux à gravures et registres coulissants, à double laye. Sommier de Aristide Cavaillé-Coll. Disposition des tuyaux diatonique en V. Sommier divisé en quatre parties diatoniques séparées par une passerelle d’accord :

-Basses côté Ut, 12 notes de Ut 1 à La# 2.
-Dessus côté Ut, 16 notes de Ut 3 à Fa#5. 
-Dessus côté Ut #, 16 notes de Ut# 3 à Sol 5.
-Basses côté Ut#, 12 notes de Ut# 1 à Si 2.

Sommier disposé au 4ème étage (deuxième niveau de tuyauterie), à environ mi-hauteur des tuyaux de façade, à l’arrière (derrière le sommier de Positif).

-Un sommier spécifique pour la Trompette coudée à forte pression : un sommier chromatique de 56 notes pour 1 jeu. Sommier installé au revers de l’entablement, au centre droit (en regardant le buffet) ; les tuyaux dépassant légèrement de la corniche.

Pédale : -Deux sommiers de 30 notes chacun pour 12 registres à gravures et registres coulissants, à double laye. Sommiers de Aristide Cavaillé-Coll. Disposition des tuyaux diatonique en V. Chacun des deux sommiers est divisé en deux parties diatoniques de 15 notes chacune, disposées de part et d’autre du sommier de Grand-Orgue / Grand-Chœur, au deuxième étage de l’instrument (premier niveau de tuyauterie).  

-Un sommier additionnel pneumatique de 30 notes pour 2 registres (Principaux 16’ et 8’) ajouté par Pleyel-Cavaillé-Coll en 1933. Sommier divisé en deux demi-sommiers de 15 notes chacun installé à l’arrière, dans le soubassement du grand corps de buffet. Tuyaux disposés horizontalement.

Mécanique Barker. 6 Machines Barker pour les claviers.

Mécanique. 1 Machine Barker pour le tirage des jeux.

Tempérament égal.

440 Hz

Deux ventilateurs électriques alimentent six grands réservoirs primaires à plis et tables parallèles disposés dans le soubassement du buffet. 30000 Litres d’air. Le système d’origine constitué de six paires de pompes à pieds est encore en place et en état de fonctionnement. Ces six réservoirs fournissent l’air à treize réservoirs régulateurs placés sous les différents sommiers. Ils alimentent à leur tour les sommiers ainsi que les machines Barker.

Chaque sommier dispose de quatre pressions différentes pour les basses, les dessus, la laye des fond et la laye des jeux de combinaisons. Pressions élevées, comprises entre 90mm et 150mm.  

Quelques pressions :

I Grand Chœur : 95mm ; 115mm.

II Grand Orgue : 95mm ; 100mm.

III Positif : 100mm ; 115mm ; 120mm.

IV Récit : 100mm ; 115mm.

V Solo : 100mm ; 115mm ; 127mm ; Trompette coudée : 140mm à 150mm.

Pédale : 90mm ; 100mm.

L’essentiel de la tuyauterie remonte à deux périodes principales :  

-François-Henri Clicquot (1776-1781), mais remaniée par Daublaine et Callinet (1834 à 1846) et Ducroquet (1845 et 1854). Enfin, remaniée, décalée voire complétée par Aristide Cavaillé-Coll.

-Aristide Cavaillé-Coll (1857 à 1862). Quelques compléments /remaniements ou interversions par lui-même en 1883 (mise en place d’entailles de timbres et de freins harmoniques, notamment).

On note aussi :

-Plusieurs jeux de Daublaine et Callinet (1834 à 1846) comme : Le Salicional 8’ du Grand-Chœur ; Au Positif : La Viole de gambe 8’, le Quintaton 8’, la Quinte 5 1/3’, la Flûte douce 4’, la Flûte octaviante 4’ et la Dulciane 4’ ; Au Récit : la Dulciane 4’, une partie du Nazard 2 2/3’ (en complément de Clicquot) ; Au Solo : Une partie du Principal 8’ (en complément de Clicquot, puis complété par Cavaillé-Coll), la Flûte octaviante 4’, et vraisemblablement une partie de la Flûte harmonique 8’ et de la Trompette à forte pression ; A la Pédale : Une partie de la Contrebasse 16’,  de la Trompette 8’ de la Flûte 4’ (en compléments de Clicquot) ainsi que le Basson 16’.

-Quelques jeux de Ducroquet (1845 et 1854) comme : Au Grand-Orgue : le Diapason 8’, la Flûte à pavillon 8’et une partie de la Quinte 5 1/3’ (en complément de Clicquot, puis complétée par Cavaillé-Coll) ; Une partie du Salicional 8’ (en complément de Clicquot, puis complété par Cavaillé-Coll) du Positif ; Une partie du Violoncelle 8’ (Complété par Renaud) de la Pédale.

-Deux jeux de Mutin (1903) : le Diapason 8’ du Récit et la Septième 2 2/7’ du Solo.

-Deux jeux de Pleyel-Cavaillé-Coll (1933-1934) : le Principal 16’ et le Principal 8’ de la Pédale.

-Quelques compléments de Renaud (1989 à 1991) visibles dans la Fourniture Vrgs et la Cymbale IVrgs du Récit (recomposition des plein-jeux selon les progressions d’origine de Clicquot / Cavaillé-Coll ; il s'agit de l'ancien plein jeu du Positif de dos de l'orgue de Clicquot) ainsi que dans le Violoncelle 8’ de Pédale.